Le capitalisme en détresse

Publié par admin4921 le

Le capitalisme en détresse - d'après 2 financiers

Ces 2 analystes sont des banquiers spéculateurs, conseillers high level en investissement d’entreprise, qui brassent probablement des milliards. Ils décrivent étonnamment bien la crise de surproduction (sans la nommer) du capitalisme que nous vivons. Ça m’a paru très intéressant (sauf les préconisations à la fin bien sûr, et la seule mise en cause des banques centrales):

https://youtu.be/DX1cq1TawpM?feature=shared

Et voici un article écrit par eux et qui résume le propos. Ils s’adressent à leurs investisseurs

https://e.pcloud.link/publink/show?code=XZtc51Z6OSQfLNH3xmQ2RsQsIPSyboG23fV

 
Mon commentaire:
 
Il s’agit bien d’une crise cachée du capitalisme, que pas grand-monde admet, liée à la baisse des gains de productivité et à la surproduction, entretenue par la dette qui crée des bulles spéculatives et maintient artificiellement une prospérité de façade. Une connexion directe avec la fameuse baisse tendancielle du taux de profit de Marx
 
En résumé et pour élargir encore la perspective, le système n’arrive plus à générer de la croissance de la production dans l’économie réelle, malgré toutes les innovations (informatique, communication, génie génétique, biologie moléculaire, etc.).  Ca ne suffit plus: il y a déjà trop de biens et services produits et pas assez de salaires pour se les payer.  Par ailleurs, les ressources naturelles s’épuisent, comme les travailleurs.
 
Mais comme le capital a besoin d’une croissance continue pour ne pas disparaître, et qu’il a les moyens politiques et sociaux de maintenir des TRE (taux de retours sur investissement exigés) à 2 chiffres, dans une économie réelle qui ne croît que de 2% au mieux depuis des décennies, il n’y a pas 36 solutions pour maintenir les profits:
– faire diminuer les salaires et les qualifications (fait depuis le début des années 1980), 
– intensifier l’exploitation pour extraire plus de travail humain par tête (idem),
– étendre la sphère marchande à l’ensemble de la planète et ses alentours, aux relations sociales elles-mêmes et au vivant (déjà fait);
– créer de la monnaie à partir de rien (sans reposer sur une production réelle) pour alimenter les marchés financiers et permettre aux entreprises et aux particuliers de s’endetter pour continuer à investir et à consommer, comme le “quantitative easing” pour engraisser ou sauver les banques (fait depuis 2007).
– inventer des systèmes financiers tarabiscotés comme la titrisation: à partir d’un seul actif d’en tirer des produits financiers dérivés sur lesquels on peut spéculer à la hausse ou à la baisse; effets de levier (LBO) pour acheter une boîte avec 3 fois rien, destabilisations pour faire couler des boîtes qu’on rachète à vil prix; auto-rachats d’actions par l’entreprise, etc.  (fait depuis les années 1980 puis de plus en plus).  
– Faire la guerre ou créer des catastrophes pour vendre des armes ou de la reconstruction (vieux ressort, mais qui s’intensifie depuis les années 1990, cf. Naomi Klein sur le capitalisme du désastre). 
 
Vu que les salariés sont déjà pressurés autant que possible et que tous les mécanismes cités sont déjà sursollicités, créant un monde financier parallèle qui peut éclater à tout moment, on s’achemine vers un capitalisme de plus en plus agressif, qui va chercher désespérément à maximiser chacun de ces mécanismes (c’est-à-dire tout détruire!), jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus du tout. A ce moment-là, on ne sait pas ce qui pourra se passer.
 
Il est donc urgentissime de faire advenir un autre système, post-capitaliste. C’est ce que propose Emanciper/le Réseau Salariat (salaire à la qualification personnelle, subvention, démocratie économique) et la démocratie politique. Mais c’est beaucoup trop confidentiel. Comment faire connaître ce monde futur possible aux milliards de terriens? Créer un think tank, une université émancipée? 
 
Voilà les réflexions que m’inspirent ces 2 olibrius qui sont pourtant aux antipodes de moi politiquement. 
Fabien
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