Chaque septembre, Emanciper réalise maintenant un week-end au vert destiné à renforcer les liens entre adhérents et sympathisants, accueillir les personnes curieuses de mieux nous connaître, se former aux thèses d’Emanciper / Réseau Salariat, et aussi passer du bon temps dans un lieu exceptionnel des Bauges.

La 2^ème édition a été riche et dense. Voici un résumé des moments saillants – on vous passe les moments conviviaux et festifs, vous n’aviez qu’à venir !

• Samedi matin, nous sommes passés en direct sur Radio Alto (lien du podcast bientôt disponible). Gérard a présenté une fable de Lafontaine, les grenouilles qui demandent un roi, où ces batraciens se repentent d’être lassées et sorties de l’état démocratique. Puis il a présenté ses recherches sur l’origine de l’expression « démocratie représentative » fin 18^ème siècle, approfondissant le thème de la conférence 1/ 4 d’Emanciper sur la démocratie réelle. L’on s’aperçoit, preuves très précises et sourcées à l’appui, que nous sommes bernés depuis plus de 2 siècles par une énorme « fake news », celle de l’équivalence entre démocratie et représentation via l’élection de personnes qui décident à la place des électeurs, alors que ces deux notions sont opposées : la démocratie est le pouvoir du peuple qui l’exerce par lui-même. L’exposé a été suivi d’un débat vivant, également retransmis en direct.
• Albin Guillaud nous a conté son expérience de militant pour la démocratie directe, depuis ses débuts jusqu’aux activités avec l’association nationale Espoir RIC et le parti politique solution démocratique qui vient de se créer, pour la démocratie et notamment le référendum d’initiative citoyenne sur la constitution (RIC Constituant ou RIC C), ainsi que les mobilisations et l’observatoire de la démocratie locale qu’il a initiés avec sa compagne à St Alban Leysse. Emanciper soutient bien sûr ces initiatives.
• André s’est fait metteur en scène d’un jeu de rôles, joué par les participants à l’atelier, sur l’éducation nationale au moment de sa fondation par Jules Ferry dans les années 1880. Nous nous sommes rendus compte que Jules Ferry, membre de l’establishment bourgeois de l’époque, défenseur acharné du colonialisme et de la supériorité raciale des blancs, a fondé l’éducation nationale en vue de créer une « conscription intellectuelle » « pour en finir avec l’ère des révolutions » – on est quelques années après la commune de Paris qui a inventé une autre manière de faire société et a été réprimée dans le sang (20 à 30 000 morts). En bref, l’éducation nationale a été fondée entre autres pour ne pas avoir à massacrer régulièrement la population qui se soulève contre l’exploitation capitaliste, et embrigader intellectuellement la population pour qu’elle se tienne sage. Autre élément marquant, à partir des années 1820, une expérience massive d’éducation mutuelle a eu lieu, où des enfants de paysans et ouvriers qui savaient lire, écrire et compter l’apprenaient aux autres enfants. 6 millions d’enfants ont ainsi été alphabétisés avec une efficacité redoutable (en 2 ans), ce qui montre qu’un modèle d’éducation radicalement différent est possible.
• Dimanche matin, nous avons eu le plaisir de recevoir 3 copains/copines du Réseau Salariat de Grenoble, qui nous ont présenté l’expérimentation qui se prépare activement pour mettre en place une sécurité sociale de l’alimentation (SSA) à Grenoble. Le modèle qu’ils proposent est aux antipodes de l’aide alimentaire et insiste sur la reprise en main par les habitants de la production et de la distribution d’aliments sains et locaux, en en subventionnant une partie via un conventionnement sous conditions – les critères seront discutés par les habitants eux-mêmes. Il y a bien entendu un volet d’accès à l’alimentation pour tous (et non seulement pour les pauvres), pour en finir avec la précarité alimentaire. Ce modèle serait déployé en partenariat avec la ville de Grenoble. Contactez-nous si vous voulez en savoir plus, Emanciper a également un groupe sur la SSA.